Paris-Shanghaï à vélo
MESSAGE N°10, le : 25/07/2005
Salut tout le monde Bon, je vous avais laissé à Erevan dans l’attente de mon visa Iranien. Et vous me retrouvez en parfaite santé à Téhéran dans l’attente d’un rendez-vous avec le consul français en poste ici dans le but de lui retourner le cerveau afin qu’il me fasse une lettre de recommandation sans laquelle je ne peux obtenir mon visa pour le Pakistan ! Compliqué tout ça ! Mais revenons à Erevan, à une époque pas si lointaine où je ne crevais pas de chaud dès les 9 heures du matin.
Je me balade donc en compagnie de Lusy, charmant contact que j’ai sur place, et d’Anita, sa meilleure amie. Le hasard faisant étrangement les choses, il se trouve qu’Anita est l’actuelle numéro un du tennis de table arménien. Nous échangeons quelques balles le jour où Lusy me la présente mais nous n’avons pas d’autres occasions par la suite. Elles m’emmènent notamment à Etchemiadzine qui est un peu le “Vatican” arménien. Il s’agit de l’un des berceaux de la Chrétienté dans le monde. L’église originelle fut construite il y a plus de 1700 ans. Souvent détruite depuis, rapport à la sismologie capricieuse du coin, elle fut maintes et maintes fois reconstruite pour donner aujourd’hui une jolie église dans un parc très calme et fort agréable.
Yerevan - Téhéran...(dez-vous à l'ambassade)
Je me promène aussi tout seul dans Erevan et sur ses hauteurs afin de prendre quelques photos de la ville et, notamment, du mont Ararat qui la domine du haut de ses 5000 et quelques mètres, depuis l'autre côté de la frontière. Je sors aussi un peu le soir et je rencontre non pas des touristes, mais des expatriés vivant et travaillant en Arménie. En particulier, des argentins dont la présence s’explique par le fait que la multinationale qui gère l’aéroport d’Erevan est argentine. Résultat : tous les cadres de l’aéroport sont argentins, dans l’attente que les arméniens soient formés et puissent prendre la relève. Evidemment, je me marre bien avec eux. Il faut dire que les argentins sont de sacrés déconneurs ! Et tant qu’on ne parle pas de foot, je les trouve vraiment fréquentables !
Et puis, arrive l’événement qui va changer ma vie Erevanaise. Cela fait bien une semaine que je me ruine dans un appart immense mais trop cher pour moi : 20 USD par jour, quand je rencontre Marine : attachée culturelle à l’ambassade de France. Comme nous sympathisons rapidement, elle me propose de m’héberger à titre gratuit et courtement temporaire, le temps que mon visa iranien me revienne, c’est-à-dire environ 4 jours... Il faut dire que Marine est l’heureuse locataire d’un appartement assez grand (pour des standards parisiens) et je me vois attribuer une luxueuse chambre d’amis (avec un vrai lit quoi !) pour moi tout seul. Chambre d’amis précédemment occupée par Célia, autre française vivant dans la province Arménienne, à Goris, et que j’ai rencontrée deux jours plus tôt. Comme quoi, Erevan c’est petit...
Le lundi suivant, je vais visiter Garni, le temple d’allure grecque, et le monastère de Gherardi. Grosse journée de vélo sous un soleil de plomb mais à travers de magnifiques paysages. Ce jour-là, des apiculteurs me permettent de photographier leur activité et m’offrent des cerises en prime. Le temple de Garni se situe sur une sorte de promontoire dominant les magnifiques gorges d’une rivière coulant vers l’Araxe. L’Araxe c’est le fleuve qui fait la frontière entre la Turquie et l’Arménie (entre autres). Comme dans beaucoup de cas en Arménie ce n’est pas tant la beauté architecturale de l’édifice en question qui impressionne mais bien le cadre extraordinaire dans lequel on l’a placé. Et la conjonction des deux donne souvent de superbes résultats.
Gherardi ne fait que confirmer ce point de vue puisque, d’extérieur du moins, le monastère n’a rien d’extraordinaire. En revanche, il est situé au pied des parois rocheuses des gorges d’une autre rivière assez proche de la première. Et c’est juste magnifique. L’intérieur du monastère est sobre, sombre et frais. Un vrai soulagement après les efforts de la montée jusqu’ici.
Le retour vers Erevan me fait faire un détour afin de me rapprocher de l’Araxe et du mont Ararat. Je traverse de jolies collines que la lumière du soleil descendant ne fait qu’embellir.
Après une journée à un peu plus de 100 bornes me voilà de retour chez Marine où nous entamons une petite soirée guitare avec les amis qu’elle m’a présenté. Il y a Fanny et Fabien (gendarme à l’ambassade), Benoît (autre gendarme, nouvellement arrivé), Méline (proprio DU resto français d’Erevan) et Myrhane (orthographe plus que douteuse), le frère de Méline. Nous passons un bon moment, notamment grâce à Renaud et ses chansons parfois antimilitaristes que je suis surpris de voir reprises en chœur par les deux gendarmes et Myrhane. Parce que là vous vous dites : ‘quand même, Lionel, avec l’âge il ne s’arrange pas, regardez ses fréquentations : d’abord un militaire à Tbilissi, et maintenant 2 gendarmes...’ Et encore, je ne vous ai pas dit que Myrhane travaillait sur les marchés financiers... Enfin, tout ce beau monde est bien sympa et on passe une bonne soirée. D’ailleurs, Méline me propose de venir jouer dans son resto le mercredi suivant.
Et puis, j’ai de la chance car Marine me sort. J’assiste notamment à une espèce de défilé à l’ambassade de France ainsi qu’à un cocktail assez classe donné pour le lancement d’un nouvel emballage pour les bouteilles de cognac de la firme Pernod-Ricard. Concernant les cocktails, elle m’introduit aussi à celui du départ du consul de l’ambassade d’Allemagne et nous nous retrouvons l’un après l’autre (et l’un à cause de l’autre…) tout habillé dans la piscine de l’hôtel où cela se déroule.
Entre temps, le mercredi soir, j’ai obtenu mon visa pour l’Iran. Mais bon, comme le soir même je joue un peu au Méliné (le restaurant de Méline), nous rentrons tard et la nuit est trop courte pour que je m’en aille le lendemain. D’autant que Marine m’a assuré que ma présence quelques jours de plus ne la gênait pas. Résultat, je reste encore quelques jours sur Erevan. Le dimanche, notamment, nous assistons à la fête de l’eau. De quoi s’agit-il ? D’une bataille d’eau généralisée dans tout Erevan et, je suppose, dans tout le pays... Le problème, c’est que nous n’arriverons jamais au musée que nous nous étions proposés de visiter. Nous sommes trempés et archi trempés après seulement quelques dizaines de mètres. En plus, en tant qu’occidentaux (ça se voit pas mal dans ma dégaine, paraît-il...) nous sommes des cibles privilégiées, surtout Marine (qui a le bon goût de cumuler les handicaps… Occidentale et fille…). Bref, je repars finalement le mercredi matin. Après 16 jours passés à Erevan. Un record dans ce voyage !
Et me revoilà parti avec pour intention, lors de cette première étape post-Erevan, de visiter le monastère de Khor Virap. Comme souvent, c’est le site qui prévaut sur ce qu’a construit l’homme. Un monastère assez simple d’aspect mais dominé par l’immense silhouette de l’Ararat dont les premières pentes sont toutes proches, à quelques kilomètres de là, de l’autre côté de l’Araxe. Le site de Khor Virap ne se trouve qu’à une quarantaine de kilomètres d’Erevan. Je continue en suivant le cours de l’Araxe jusqu’à cet endroit fatidique où commence l’enclave azerbaidjanaise. Là, plus moyen de suivre tranquillement, dans sa plaine, le fleuve frontière. Il faut prendre sur la gauche et commencer l’ascension d’un col à 1800m. Je le franchis vers les 20 heures alors que le soleil descend et que j’ai déjà plus de 100 kilomètres dans les pattes. Je continue néanmoins à la recherche d’un village où je pourrais trouver un téléphone. En effet, la réalité téléphonique du reste de l’Arménie fait durement contraste avec la capitale. Pas de réseau pour les portables (bien fait !!!) dans certaines régions montagneuses (et à part la plaine de l’Araxe TOUTE l’Arménie est montagneuse...) et, des fois, pas de lignes téléphoniques, dans plusieurs villages à la ronde... Finalement, au bout de 118 kilomètres, je m’arrête à Yelpin où je peux appeler depuis l’unique poste téléphonique du village. Et qui dois-je appeler ? Me direz-vous. Eh bien ni plus ni moins que ma logeuse Erevanaise à qui j’ai proposé, vue notre bonne entente, de rendre la pareille en lui montrant la partie non sédentaire de mon voyage.
Marine me rejoint donc sur Yelpin. Le lendemain, je profite de sa voiture et de ses connaissances de la région pour aller visiter le monastère de Noranvank. L’endroit est encore une fois magnifique, surtout la route qui y mène et qui traverse des gorges tellement abruptes que par moment on se croirait au fond d’un canyon. Puis, elle repart bosser (c’est vrai quoi, il faut bien qu’il y en ait qui bosse). Et moi, je repars vers l’Iran. La journée est ensoleillée, comme tous les jours depuis que je suis entré en Arménie. Je remonte une rivière (pas l’Araxe !) dans laquelle je tente de me baigner, au grand amusement des mômes qui, eux, s’y baignent réellement, alors que moi je n’y vais que jusqu’aux genoux... Il faut dire que si dehors il fait très chaud, dedans c’est trop frais pour que j’y plonge entièrement...
Bref, je continue alors que la montée s’accentue et que la rivière ne devient plus que ruisseau. Le col que je veux franchir avant la nuit s’élève à 2344 m (autre record pour moi...) Je vois de loin, et d’en bas, jusqu’où je dois monter et, même si cela peut décourager, je continue. La montée se fait de plus en plus difficile et je m’arrête souvent pour me reposer. Heureusement, le paysage est magnifique et le jour qui s’achève contribue bien à cela. Il y a aussi le vent qui est bien sûr contre moi, surtout à l’approche du col. Finalement, alors que le soleil vient de passer sous les cimes qui bornent l’horizon, j’arrive au col de Vorotan. Je me dis que c’est un bon endroit pour camper et que demain matin j’aurai sûrement droit à un joli spectacle en découvrant le paysage de l’autre côté.
Après une bonne nuit de repos, mes espérances sont quelque peu déçues par les nuages de brume qui s’amoncellent au niveau du col où je me trouve. Je plie la tente, resserre mes freins et me voilà parti pour ce qui, j’imagine, va être une descente colossale. Me suis-je déjà autant trompé que cela ? Alors que depuis Erevan je me suis tapé plus de 120 kilomètres de montées (plus ou moins intenses) voilà qu’après seulement 5 kilomètres de descente je me retrouve à remonter, redescendre un peu et encore remonter... Bon, il faut dire que je longe un joli lac et que, en fait, sur les 20 bornes à venir, c’est plat. Mais, après le lac, ça ne descend pas vraiment non plus. Finalement, alors que la matinée est déjà bien entamée, je bascule sur une autre partie de la descente, vers la ville de Sissian. La route qui y mène est encore une fois magnifique. Les champs de fleurs violettes ou blanches, le vert des pâturages mêlés aux bleus du lac et du ciel, aux teintes foncées de la montagne et au blanc des neiges éternelles rendent cette étape particulièrement agréable malgré l’absence de la franche descente à laquelle je m’attendais.
J’ai choisi cet itinéraire, par Sissian, car depuis le bled de Lsev, après Sissian, je suis sensé pouvoir rejoindre Tatev (mon étape du jour) par un chemin qui ne figure pas sur les cartes. Un pote de Marine, guide de son état, m’a confirmé la possibilité de l’emprunter à vélo. Sinon, il fallait que je continue sur la route principale avec ses énormes montées et descentes, alors que de Sissian à Lsev, d’après ma carte, je longe la rivière Vorotan dans le bon sens…
Je poursuis mon chemin en suivant le cours de la rivière Vorotan. Je monte et descends au gré des convenances du relief, le long des flancs rocheux formant les gorges de la rivière. J’arrive ainsi au monastère de Vorotanvank, qui ressemble aux autres (architecturalement, j’entends) et qui est lui aussi bâti dans un cadre naturel splendide. Je continue en direction de Lsev que j’atteins après avoir contourné le lac de Shamb et gravi assez rapidement 400 ou 500 mètres de dénivelé. Une fois à Lsev, je suis exténué. Mais voilà, mon calvaire ne fait que commencer... Moi, je pensais naïvement que le chemin dont m’avait parlé le gars suivait le cours de la rivière Vorotan en BAS ! Manque de bol c’est par en HAUT que passe ce sacré chemin ! Les gens de Lsev me préviennent : c’est dur, long (18 à 20 Kms) et ils n’imaginent même pas que ça puisse se faire à vélo. Bref, me voilà parti pour l’aventure du jour...
Il s’agit d’un chemin de terre qui monte, qui monte et qui monte encore. Des fois, il est tellement raide que je dois descendre du vélo pour pousser. D’ailleurs, ça m’arrive de plus en plus souvent. Après 3 kilomètres, comme me l’avaient indiqué les Lsevois[i] (Lseviens[ii], Lessiveuses, que sais-je moi ?) je prends à droite quand le chemin allant vers la gauche semble le plus aisé et le plus logique (notamment parce qu’il redescend...). Et là ça continue de monter. J’arrive enfin, après de forts efforts à ce qui semble être la fin de la montée. Je passe une petite corniche et me retrouve fasse à une forêt qui, plus bas, ne donne accès qu’à une falaise. Manifestement il me faut encore regarder vers le haut (heureusement le chemin que j’ai pris est bien le bon). Et que vois-je plus haut, là où les arbres ne poussent plus, Sur la crête de la montagne ? Eh oui ! Le chemin que je suis en train de prendre. Je compte encore au moins 600 mètres de dénivelé.
Ce serait une route asphaltée, je ne dis pas, mais là c’est de la terre et des cailloux. Un chemin tellement pas entretenu que j’y croise un arbre en plein milieu. Je passe l’essentiel de mon temps à pousser les 55 kilos de mon vélo embagagé[iii] comme c’est pas permis... Tiens, une descente ! Entre nous, ça veut juste dire qu’il va me falloir remonter encore plus ! Comme si ça ne suffisait pas, la descente sert d’écoulement à un ruisseau et rend le tout très instable. Imaginez une rigole dans un chemin de terre et de caillasses, des herbes d’un mètre de haut, minimum, le tout en descente avant d’attaquer une autre montée titanesque. Et ça cahote, et ça ballote... Mais je ne tombe pas. Arrivé dans le virage où j’entame la remontée, je traverse un ruisseau plus grand et me tape des pierres qui préfèreraient qu’on les appelle des rochers ! A nouveau la montée. Et voilà que maintenant c’est au tour des herbes et autres plantes locales d’empêcher ma progression. Sur une cinquantaine de mètres au moins, il n’y a plus de chemin mais que des hautes herbes, plantes et autres orties, plus grandes que moi pour la plupart, et qui rendent mon avancée quasi impossible. De toute façon, il est tard, 19H00 passées, et je ne peux plus faire demi-tour, notamment avec le ruisseau qu’il me faudrait remonter. J’entame donc le franchissement de la jungle. Au prix de nouveaux efforts, je parviens à franchir ce dernier obstacle plus ou moins traître. Ensuite, il ne me reste plus qu’à continuer la montée, toujours à pied, pour finalement croiser, une fois presque en haut, un paysan avec son cheval, sacrément surpris de me voir là. Sa présence me rassure. Il me confirme d’un signe de tête que je suis au bout de mes peines et que la descente n’est plus très loin. Effectivement, après un ou deux kilomètres de plat relatif commence la descente sur Tatev. En gros, je viens de passer un col quand je pensais descendre une rivière pour en remonter une autre sur quelques kilomètres. Enfin, malgré tous les efforts, cela en valait vraiment la peine car la vue de là-haut était magnifique. Notamment le panorama sur le plateau d’en face avec ses jolis volcans.
Je commence la descente sur un chemin de terre qui disparaît parfois pour laisser place à des pâturages et réapparaître plus loin. Finalement, je rejoins un chemin de terre plus marqué et manifestement plus emprunté. Puis, je rattrape les bergers qui redescendent leurs vaches au village en cette fin de journée (il est passé 20H30). Et me voilà à Tatev après une journée de 106 Kms, épuisante, exténuante, mais ô combien enrichissante. Cette montée à travers la forêt, les ruisseaux, cailloux, plantes, etc. c’est le genre de truc où l’on croit avoir atteint ses limites et où, finalement, on les dépasse. Je suis enchanté d’avoir tenté (et réussi !) par ce chemin là.
[i] lsevois : Habitant de Lsev (Arménie)
[ii] lsevien : Habitant de Lsev (Arménie).
[iii] Embagagé : Sur lequel on a mis les bagages.
Tatev. Pourquoi Tatev ? Eh bien parce qu’on peut y admirer un monastère dont la réputation n’est pas usurpée. Le monastère en lui-même est très intéressant. Et encore, je ne vous parle pas du site… Un promontoire sur les gorges de la rivière Tatev qui, un peu plus loin, afflue (ou conflue, je ne sais jamais) avec la rivière Vorotan.
Marine, en Week-end, veut profiter de l’occasion pour découvrir Tatev. Elle me rejoint à nouveau. Nous passons donc la soirée ensemble et le lendemain matin visitons le fameux monastère. Nous profitons aussi du véhicule (une Lada 4X4 que lui prête Fabien, de l’ambassade) pour visiter les alentours et, notamment, la ville de Goris. C’est une ville très verte. Toutes les rues y sont bordées d’arbres dont l’ombre est bien nécessaire en ces chaleurs estivales. Le principal attrait touristique de la ville se situe sur les flancs des montagnes voisines où l’on aperçoit des formations rocheuses coniques et blanches. Dans certaines d’entre-elles des habitations troglodytes datant d’il y a… Euh… D’il y a longtemps, ont été transformées en caves à vin par les locaux.
Retour sur Tatev. Le lendemain, nous trainassons et Marine repars vers Erevan à 17H alors que j’entame ma journée de vélo vers Kapan. C'est un peu tard pour une journée de vélo, mais Kapan n'est qu'à 65 kilomètres et c'est jouable. Je me tape néanmoins un premier col dont la montée me prend une bonne heure, une descente sur piste de terre, un peu casse-gueule, et une autre remontée sur piste. Cette fois encore, une bonne heure et je passe le col qui m'offre un joli spectacle agrémenté de la perspective d'une longue et sympathique descente. Et c'est parti ! Je crève, répare et repars pour la fin de la descente pour arriver à Kapan où je m'offre le luxe d'un hôtel pas cher. Il faut aussi vous dire que depuis mon héroïque ascension d'il y a deux jours, ma pédale de droite est cassée (troisième pédale que je remplace depuis que j'ai cassé celle d'origine en Turquie…), les roulements m'ont quitté à la sortie d’Erevan et là c'est le plastique qui se troue et laisse apparaître le métal de l'axe du machin… Bref, elle tient avec du scotch noir.
Avant de repartir de Kapan, le lendemain matin, je trouve enfin une pédale et, miracle, un distributeur d'argent liquide. Je dois vous préciser que la veille j'ai eu accès à Internet et me suis rendu sur la page des conseils aux voyageurs du site du ministère des Affaires Etrangères à la rubrique sur l'Iran. Et là ! Quelle ne fut pas ma surprise d’y découvrir l’impossibilité de retirer de l’argent liquide avec les cartes Visa et Mastercard. En effet, en raison des sanctions envers ce pays, ces deux franchises ne sont pas présentes. Résultat, je ne devrai compter que sur le liquide que j’amène. Encore heureux que je m'en sois aperçu avant d'entrer dans le pays et que Kapan possédait un distributeur compatible avec ma carte bancaire… De toute façon, je ne peux retirer plus de 150 Euro à la fois… mais tout de même, c'est déjà ça. Me voici donc reparti pour l'une des étapes les plus dures du voyage. Avec, au menu, remontée de la rivière de Kapan à Kadjaran, genre 40 bornes, puis l'interminable et très raide ascension d'un col dont la carte n'indique pas l'altitude mais qui tape facile les 2200 mètres. C'est long, il fait une chaleur torride et je m'arrête très souvent pour me reposer, quelques secondes, parfois 2 ou 3 minutes avant de repartir. Ça me fait du bien.
Quoiqu'il en soit, une fois en haut, et comme à chaque col, c'est une grande satisfaction qui m'envahit. En plus, je suis en vue du deuxième plus haut sommet d'Arménie, qui fait la frontière avec l'Azerbaïdjan. C'est un peu dans les nuages et en contre-jour car le soleil descend déjà, mais j'aperçois tout de même les neiges éternelles (si elles sont encore là par cette chaleur c'est qu'elles sont VRAIMENT éternelles !). Et maintenant, commence une descente digne des plus belles de ce voyage. A vrai dire, ma préférée. Elle rivalise facilement avec celle du lac Sevan sur Erevan. Ça descend, ça descend ! Il y a des courbes, des épingles à cheveux, beaucoup de pentes, quelques véhicules (des camions iraniens surtout), du soleil et de l'air frais. Plus je roule vite et plus l’air me rafraichit… Et je vais vite ! C'en est vraiment grisant. Comble du bonheur : je ne me plante même pas ! Entre nous, tant mieux parce qu’à cette vitesse-là, c'eut fait très mal…
Ainsi, j'arrive à Meghri. Je me restaure et file vers la frontière à proprement parler avant que la nuit ne tombe. Là, je dois la jouer serré. En effet, mon visa arménien a expiré voilà 5 jours et je dois payer une amende de 3 USD par jours dépassés. Vu la faible quantité de liquidités que je trimballe (à peine plus de 350 USD) je dois éviter de payer un jour de plus et dois donc franchir la frontière aujourd'hui. Mais je n'ai que deux semaines sur mon visa iranien, donc, si je franchis la frontière aujourd'hui, comme on est le soir (21H), je perds une précieuse journée. Je décide donc de sortir d'Arménie avant minuit et de rentrer en Iran après minuit. Cela signifie passer environ une heure dans le no man’s land entre Arménie et Iran afin de laisser passer la demi-heure de décalage horaire entre les deux pays.
En attendant, je mange avec des chauffeurs iraniens qui pique-niquent entre deux de leurs camions, au milieu de l'interminable file qui attend à la frontière. Ils sont très sympas et me donnent des renseignements précieux sur leur pays. Ils me font aussi halluciner en faisant chauffer leur thé avec un réchaud à gaz qu’ils placent, pour le protéger du vent, sous le camion-citerne de l'un d'eux. Quand je leur montre mon inquiétude quant à l'éventuelle explosion du machin et l'annihilation de toute vie dans les 50 mètres alentours, nous compris, ils se marrent et me rétorquent que la citerne est vide…
Bon, finalement j'entre dans le poste frontière et déclenche la curiosité et la sympathie générale rapport à mon mode de transport. Au final, je crois que ça joue en ma faveur car on ne me fait pas remarquer que j'ai dépassé la durée autorisée de mon séjour en Arménie et je n'ai donc rien à payer… Autre bonne surprise, je retrouve un guide iranien dont le métier est d'amener des touristes de son pays en Arménie. Je l'avais rencontré 2 semaines plus tôt sur Erevan. Il me donne d'autres précieux renseignements et me permet de changer mon argent en toute sécurité. Puis, je gratte un peu en attendant et sympathise avec le garde russe. Celui-ci me met sa casquette sur la tête et m'offre, honneur suprême, sa plaque matricule. Il faut savoir que ce sont les russes qui gardent les frontières des anciennes républiques soviétiques, d'où la présence de ce soldat russe et de sa casquette digne des films américains sur la guerre froide…
La dernière bonne surprise du jour, c'est mon entrée en Iran. En effet, le gars me met bien le tampon du 12 juillet car il est minuit passé de 25 minutes… Et, surtout, personne ne me dit rien, rapport à ma guitare. Peut-être (sûrement, d'ailleurs) ne le savez-vous pas, mais, d'après le site Internet de l'ambassade d'Iran en Arménie, il est interdit pour les touristes d'introduire des instruments de musique en Iran… Et donc, malgré ce que m’avaient dit certaines personnes, je flippais un peu d'avoir à abandonner là, dans ces régions montagneuses, hostiles et chaudes, ma roumaine guitare.
Me voici en Iran.
Je laisse derrière moi les deux pays du Caucase que sont la Géorgie et l'Arménie. Malgré de jolis paysages et un accueil souvent très bon dans les campagnes, l’impression que me laissent ces deux pays est assez mitigée... En ville, des gens peu souriant, un machisme à faire pleurer de rire tellement c'en est ridicule, et un culte de l'argent et des apparences qui me laisse pantois… Le nombre de fois où de pauvres types (au sens figuré du terme) se sont foutus de moi parce que je voyageais à vélo, parce que je n'avais pas de voiture ni de fringues de marque, c’est assez hallucinant. C'est surtout vrai pour les grandes villes (encore que le mot « grande » ne peut être associé au mot ville, du moins en Arménie, sauf si l’on a beaucoup d’humour et d’imagination). A la campagne, l'ambiance est bien meilleure.
Attention, j'entends d'ici les reproches de certains : « Tu fais de l'ethnocentrisme, tu ne sais pas ce qu'ils ont vécu, blablabla, les années du communisme, et maintenant la transition, comment peux-tu critiquer comme cela ? ». Ce à quoi je réponds d'avance que : « oui, j’ai une idée de par quoi ils sont passés, j'ai parlé avec beaucoup de gens ici sur les années de l’URSS, etc. » Mais mon pragmatisme naturel m’oblige à prendre en compte les faits. Et le résultat est là : une société où l'argent est roi, où la mafia règne, où l’on croit que toutes les femmes sont des blondes, où l'on traite les serveurs comme de la merde, et, plus généralement, tout ceux en dessous de soi dans l'échelle sociale. Une société qui ne rêve que des paillettes de l'ultralibéralisme à l’occidentale (parce qu'on lui a bien bourré le crâne, évidemment) mais qui est à des années lumières d'être prête au moindre type de compétition mercantile avec les pays industrialisés (même si ça fait plus de 15 ans que les bolcheviques sont partis…). Bon, j'écris tout ça en vrac, mais c'est parce que je suis énervé par tout le gâchis que ça représente. Tous ces gens à l’avenir plus qu’incertain, et qui s’obligent à porter une fausse chemise Lacoste quand, à côté de ça, ils gagnent moins de 200 Euro par mois à surveiller des escalators (comble du boulot qui sert à rien !) et à trimer sur un autre boulot pour compléter leur misère… Oui, le mot qui me vient à l’esprit c’est gâchis.
Encore une fois, tout cela ne retire rien à l’excellent accueil que l’on m’a globalement réservé et pour lequel je suis infiniment reconnaissant envers les gens, géorgiens et arméniens, qui me l’ont offert.
Bref, je suis en Iran. Il est 2 heures du matin et je sors enfin du poste frontière. Je ne vois nul endroit où planter ma tente et décide donc de m'engager sur la route qui mène au prochain village, à 20 Kms de là. Je me dis que je trouverai bien un endroit où planter d'ici peu. Erreur Lionel ! La route suit en fait une rivière, qu'elle remonte, à travers des gorges pour le moins très encaissées et où il n'y a absolument pas moyen de camper. Tant pis. Je continue et croise bientôt une patrouille composée de deux jeunes militaires qui m'interpellent, contrôlent mon passeport et décident de me ramener à leur chef. Ils sont armés de mitrailleuses et, tout le temps que dure notre retour à leur caserne, je flippe un peu qu'un coup ne parte tout seul… Je ne parle pas un mot de farsi (perse en perse) et eux pas un mot d'anglais, ni de français. Finalement, après une bonne heure de marche, nous arrivons à leur poste et leur chef, après m'avoir donné une tape franche, mais amicale, dans le cou, me dit que je peux repartir à la recherche d'un endroit où camper. Ce que je fais, maudissant les deux patrouilleurs qui m'ont fait perdre une bonne heure de sommeil. Je trouve finalement un endroit correct 5 kilomètres plus loin et je termine cette journée de vélo de 124 kilomètres vers les 4H du matin. Je plante alors la tente dans le lit d'une rivière asséchée.
Le matin est évidemment ensoleillé et très chaud et je dois me lever après une trop courte nuit afin de repartir. Le paysage est montagneux et désertique. Je suis néanmoins dans la plaine de l'Araxe qui, après avoir fait la frontière entre la Turquie et l'Arménie, l'Azerbaïdjan et la Turquie fait maintenant la frontière entre l’Azerbaïdjan et l'Iran. D'où les deux patrouilleurs d'hier soir. En tout, depuis la Géorgie, j'aurais longé les frontières de ce pays un bon paquet de fois, sans jamais y mettre les pieds. Je remonte doucement le cours de l'Araxe en direction de la ville de Jolfa, à une quarantaine de kilomètres de là. Il fait très très chaud. Je me fais doubler par mes amis camionneurs d'hier soir. J'arrive enfin à Jolfa où je me siffle une quantité astronomique de Coca-Cola en petites bouteilles de verre (je suis surpris d'en trouver en Iran). Puis je me claque une petite sieste dans le parc du centre ville, en tendant mon hamac. Eh oui ! La chaleur de ce début juillet rend l’après-midi non négociable question vélo. Je repars vers les 17 heures, cette fois-ci en remontant vers les plateaux avoisinants ? Le long d'une route peu inclinée, mais sur des kilomètres et des kilomètres. J'arrive enfin sur le plateau lui-même et décide de planter ma tente là.
Jour suivant. Mon but est d'atteindre la ville de Tabriz, à une centaine de kilomètres de là. Je descends sur Marand et la traverse. Je repars ensuite en direction de Tabriz. J’atteins mon objectif du jour après une grosse journée de soleil et de vélo, et même une petite pause hamac dans le parc de Marand. Une fois en ville, je trouve un hôtel pas cher et m'y installe pour la nuit. Petite visite de Tabriz le soir, avec une jolie mosquée au programme.
Le lendemain, je repars vers la côte de la mer Caspienne. En effet, ce n'est pas l'itinéraire le plus court pour aller à Téhéran mais j'ai envie de voir la mer Caspienne, et de m'y baigner… Je fais donc une grosse étape de plus de 120 kilomètres vers Nir où je passe la nuit. Le paysage est de plus en plus désertique et seuls les cours d'eaux qui traversent ces zones donnent un peu de vert à l'ensemble.
Nir, c’est un peu la montagne. Résultat, même si l'ascension est longue et difficile, la descente est sympa. Je contourne Ardabil, grosse ville du coin, et continue vers la côte. Encore une montée, dans la brume cette fois-ci. Une crevaison au sommet de cette montée et me voilà parti pour une autre de ces descentes qui me font m'extasier de bonheur. Pour entamer la descente on franchit un tunnel. De l'autre côté, la surprise est de taille. On est passé d'un paysage semi désertique (enfin, bien doré par le soleil) à une végétation semi tropicale. Nous sommes sur les flancs des montagnes bien arrosés par les nuages qui montent de la mer Caspienne.
Donc, je descends. Il fait bon et je double tous ces camions et autres autobus ou voitures qui m'avaient doublé dans la montée. Là non plus, je ne tombe pas… J'arrive finalement sur Astara, la ville de la côte qui, en même temps, fait frontière avec… Vous l'avez deviné : l'Azerbaïdjan. Je m’autorise une petite baignade obligatoire dans une eau à 26, le temps de m'apercevoir que les femmes se baignent toutes habillées. Je me demandais comment ils faisaient, s'il y avait des plages séparées, ou je ne sais quoi… Hé ben, j'ai ma réponse. Les femmes se baignent en tchador… Ici on dit Hijab. Bref, je vais ensuite camper dans le parc municipal où, à ma grande surprise, campent de nombreuses familles, notamment des gens d'Azerbaïdjan (vous notez que je ne m'aventure pas à écrire l’adjectif caractérisant les habitants de ce pays au nom si évocateur de scores fleuves dès qu’il s’agit de l’équipe nationale de football …).
Et me voici reparti le lendemain matin en direction de Téhéran. Il me faut trois jours pour atteindre Chalouz, le long de la côte où je me baigne de temps en temps, faisant des rencontres au gré des étapes et de mes baignades. Le paysage est identique tout au long de ces trois jours. La mer sur ma gauche, la route devant moi (assez dangereuse rapport à sa largeur et aux capacités de conduite des iraniens), des champs et les montagnes vertes qui se dressent sur ma droite. Et me voici à Chalouz.
Là, je prends une décision difficile, mais je suis trop en retard sur mon programme, et surtout sur les 15 jours de mon visa iranien. Je décide donc de mettre le vélo dans un taxi collectif pour les 200 kilomètres qui me séparent de Téhéran. Bien m'en prend car il s'agit d'une énorme montée vers les plateaux du centre de l'Iran par une route sur laquelle mon espérance de vie n’aurait pas dépassé dix-huit minutes… D'ailleurs, elle est interdite aux vélos… Et me voici à Téhéran à 1H du matin. Je trouve un hôtel qui me laisse dormir dans une fausse pièce pour pas trop cher et le lendemain, j'entame les démarches administratives.
Nous sommes mercredi. D'abord, l'ambassade de France. On m’y indique où me rendre pour faire prolonger mon visa iranien et l’on m’explique que l'on ne peut pas me faire de lettre de recommandation pour le Pakistan (lettre dont j'aurai a priori besoin pour un visa pakistanais) mais qu'on peut m'en faire une pour l'Inde. S’impose alors une visite à l'ambassade du Pakistan où le gars, sympa mais intransigeant, me confirme l'histoire de la lettre : sans lettre de recommandation de l'ambassade de France, il m'est IMPOSSIBLE d'obtenir un visa pour le Pakistan. Je me rends ensuite à la police des étrangers où je fais la queue plus d'une heure et demie pour m'entendre dire que je dois revenir le lendemain. Après un mini scandale où je résiste à la manu militari des militaires iraniens (suis-je fou ?), on me laisse finalement déposer mon dossier et mon passeport. Puis je me mets en quête d'un hôtel. Là aussi, très drôle. Comme je n'ai plus mon passeport sur moi, mais seulement une simple photocopie, les hôtels ne veulent pas m'accepter. C'est qu'ils ne rigolent pas avec ça les iraniens… Je dois donc me trimballer toutes mes affaires jusqu'à un poste de police très éloigné de l'endroit où j'ai trouvé un hôtel pas trop cher, afin de me faire délivrer un certificat permettant à l'hôtel de m'accepter… Et je prends possession de ma chambre vers les 19H.
Entre temps, je me suis renseigné pour un vol entre Téhéran et Bombay : 160 USD. Et là, m'est revenu en plein dans la tronche le fait que je n'ai sur moi que 300 USD. Une fois mes calculs effectués, j'en conclus qu'entre le prix du visa indien (45 USD), de mes nuits d'hôtel sur Téhéran et l'éventuel retour en train depuis la zone de la frontière avec le Pakistan où je souhaite toujours me rendre (même si je ne peux pas entrer au Pakistan), il ne me reste plus rien… Autrement dit, si je n'obtiens pas cette P**** de lettre de l'ambassade de France pour mon visa pakistanais, je ne pourrais même pas visiter le reste de l'Iran et devrais prendre un avion rapidement pour Bombay. C'est donc dans cet état d'esprit que je me rends, le lendemain vers midi, à l'ambassade de France. Manque de bol le consul n'est pas disponible et je devrai revenir après le week-end (vendredi et samedi pour l'ambassade), dimanche matin si je veux le voir.
Je profite de ces deux jours pour visiter un peu Téhéran, faire un peu d'Internet, écrire le début de ce message et lire beaucoup.
Enfin, hier, dimanche donc, je me rends à l'ambassade avec la ferme intention d'expliquer mes problèmes d'argent au consul tout en essayant de jouer là-dessus pour qu'il me délivre cette lettre. Mais là, énorme surprise ! La secrétaire que je rencontre, différente de celle du premier jour, me propose de s’occuper de la lettre. Elle revient avec la fameuse lettre quelques minutes plus tard et m’annonce qu'elle va la faire signer par le consul. Cette fois, je me dis qu'elle n'a pas réalisé mais que le consul va lui sonner les cloches (en effet, le ministère des affaires étrangères conseillant de ne pas se rendre au Pakistan sauf pour raison professionnelle impérative, l'ambassade de France ne doit pas, normalement, délivrer ce type de lettre pour un tel pays…). Pourtant, encore une fois, elle revient tout sourire et me tend la lettre signée. Je n'y crois pas… Je file alors, avant qu'on ne me rattrape en réalisant l'erreur, jusqu'à l'ambassade du Pakistan où je remets mon dossier et attends le lendemain (aujourd'hui). Cette fois-ci c'est bon, j'ai payé le visa et il ne me reste plus qu'à récupérer mon passeport dans une petite heure avant de reprendre la route vers le sud du pays.
Je vais donc quitter Téhéran qui est un peu une ville de fou. C'est très grand, bien entretenu, plutôt vert. Il y a de nombreux espaces verts et de grands et ombrageux arbres bordant certaines des principales avenues. Par contre, les gens y conduisent pire qu'ailleurs. Disons qu'ici, les italiens à la si bonne réputation quand il s'agit de conduite automobile pourraient tous être moniteurs d'auto-école… C'est évidemment très très pollué. Il faut dire qu'avec le litre à 8 centimes d'Euro ça ne pousse pas aux comportements éco-citoyens… Ceci dit, le système des couloirs de bus est très efficace et respecté. Bon, en même temps, des flics postés tous les 200 mètres surveillent les fameux couloirs.
Et voilà pour les dernières nouvelles.
A+
Lionel.